Éducation. Écartée malgré un bilan unanimement salué, la directrice du groupe scolaire « Couleur Arc en ciel » ne sera pas reconduite à la rentrée. En signe de protestation, le maire Didier Courtat annonce sa démission à compter du 30 septembre.
La menace du maire de Ménilles, Didier Courtat, n’aura pas suffi. Malgré une mobilisation locale soutenue, l’Éducation nationale a maintenu sa décision : la directrice de l’école de Ménilles, Madame Titren, ne pourra pas poursuivre ses fonctions à la rentrée prochaine. En cause : l’absence d’agrément administratif. En réaction, l’édile a décidé de mettre à exécution sa promesse de rendre son écharpe tricolore.
« Je vous fais part de ma décision de démissionner de mon mandat de maire de Ménilles à compter du 30 septembre », a-t-il écrit au préfet de l’Eure, Charles Giusti, dans une lettre datée du 5 juillet.
Incompréhension et colère
En poste depuis deux ans, la directrice était appréciée de tous : enseignants, parents d’élèves, personnel communal et élus locaux saluaient son travail et sa proximité avec les enfants. Sa non-reconduction suscite l’incompréhension et la colère dans cette commune de la vallée d’Eure, proche de Pacy-sur-Eure, qui compte un peu plus de 1 700 habitants.
« Parents d’élèves, enseignants, personnel communal et élus, convaincus que le bon sens l’emporterait, avaient gardé l’espoir : la déception est immense », écrivait déjà Didier Courtat il y a un mois, espérant encore un revirement de situation.
« Parents d’élèves, enseignants, personnel communal et élus, convaincus que le bon sens l’emporterait, avaient gardé l’espoir : la déception est immense », écrivait déjà Didier Courtat il y a un mois, espérant encore un revirement de situation.
Réunion publique et cahiers de soutien
Face à cette décision, une réunion publique avait été organisée le 18 juin à Ménilles. L’objectif : fédérer les soutiens et définir une stratégie commune. Dans les commerces, des cahiers de signatures ont été mis à disposition des habitants pour soutenir la directrice de l'école Arc-en-Ciel
La mobilisation se veut pacifique, mais déterminée. Les élus locaux plaident pour une décision « de bon sens », au nom de l’intérêt des enfants et de la stabilité de l’équipe éducative.
La mobilisation se veut pacifique, mais déterminée. Les élus locaux plaident pour une décision « de bon sens », au nom de l’intérêt des enfants et de la stabilité de l’équipe éducative.
Le conseil municipal démissionne aussi
Dans sa lettre au préfet, le maire affirme que son conseil municipal a également validé cette décision :
Le maire de Vaux-sur-Eure, également concerné par le regroupement scolaire intercommunal, a exprimé son soutien à l’initiative de son homologue, sans pour autant officialiser de démission à ce stade.
« Mon conseil municipal a voté, à la majorité des présents, sa démission à la suite de la mienne : le nécessaire sera fait dans les semaines qui suivent ».Le premier magistrat évoque un geste « douloureux » mais « nécessaire » :
« Des problèmes liés au bon fonctionnement d’une école dont la qualité faisait la joie de toutes et tous m’obligent à vous présenter ma démission avec une immense tristesse. »Il appartient désormais au préfet d'accepter ou de refuser cette démission.
Le maire de Vaux-sur-Eure, également concerné par le regroupement scolaire intercommunal, a exprimé son soutien à l’initiative de son homologue, sans pour autant officialiser de démission à ce stade.
La lettre de démission du maire de Ménilles publiée sur la page Facebook de la ville