Drones et hélicoptère autorisés pour surveiller le littoral de la Seine-Maritime face à la pression migratoire

Le samedi 03 mai 2025 à 14:51

En Seine-Maritime, une nouvelle autorisation préfectorale permet aux forces de sécurité intérieure de recourir à des moyens aériens du 4 mai au 4 juillet 2025 pour prévenir les départs de migrants vers l'Angleterre.

La préfecture de la Seine-Maritime a validé une demande du groupement de gendarmerie départementale autorisant l’usage de moyens aériens pour surveiller les zones sensibles du littoral. Cette décision, notifiée le 30 avril 2025, repose sur les dispositions du Code de la sécurité intérieure, qui permettent l’usage de caméras embarquées notamment sur des drones et hélicoptère dans le cadre de la surveillance des frontières et du secours aux personnes.

L’autorisation couvre une période de deux mois, du 4 mai au 4 juillet prochain. Elle encadre l’utilisation de deux drones et d’un hélicoptère, équipés de caméras classiques et thermiques, dans les secteurs identifiés comme particulièrement propices aux tentatives de franchissement irrégulier vers le Royaume-Uni.

Une pression migratoire toujours plus forte

Le littoral seinomarin connaît depuis 2024 une activité migratoire intense. Entre le 11 août 2024 et le 29 avril 2025, rappelle la préfecture, 415 personnes ont été recensées dans des tentatives de traversée, dont 261 interceptées avant leur départ, parmi lesquelles figuraient 6 passeurs. Ce phénomène, en croissance, s’inscrit dans un contexte de multiplication des points de départ, souvent dissimulés dans des valleuses ou cavités naturelles difficilement accessibles.

 Ces particularités géographiques compliquent les interventions au sol et augmentent les risques pour les forces de l’ordre, parfois confrontées à des actes de violence comme ceux subis à Audinghen (Pas-de-Calais) en mars 2025 ou en 2023.

Des moyens strictement encadrés

La préfecture souligne que le recours à ces moyens aériens ne sera ni systématique, ni permanent. Leur usage dépendra de la disponibilité des télépilotes, de l’autonomie du matériel et des conditions météorologiques. D’ailleurs, entre le 1er janvier et le 30 avril, un seul drone a été mobilisé à 21 reprises, permettant des vérifications ciblées évitant le déploiement massif de forces au sol.

 L’hélicoptère et les drones ne pourront opérer simultanément sur une même zone. Les vols seront cantonnés aux secteurs identifiés comme étant exposés à des atteintes que la captation vise à prévenir, notamment les zones de départ ou de rassemblement.

Un dispositif nécessaire selon la préfecture

Toujours selon la préfecture, ce dispositif est « nécessaire, adapté et indispensable », aucun moyen moins intrusif ne permettant d’assurer un niveau de sécurité équivalent. Il vise à détecter les départs en amont, à organiser les interventions avec un nombre adéquat d’agents, et à renforcer la réactivité des secours en cas de naufrage ou de dérive d’embarcations.