Rixe mortelle devant « La Winery » à Évreux : les circonstances du drame décryptées par l’enquête

Le mardi 02 septembre 2025 à 11:38

Le procureur de la République d'Evreux, Rémi Coutin, a tenu à apporter des précisions sur les circonstances dans lesquelles un homme a trouvé la mort et cinq autres personnes ont été blessées, dont deux grièvement, au cours de la nuit de vendredi à samedi à Evreux.

Une violente bagarre a éclaté dans la nuit de vendredi à samedi  à l'intérieur puis à l'extérieur d'un bar de nuit situé avenue Winston Churchill à Évreux. Un véhicule a foncé dans la foule : un homme est décédé, cinq autres ont été blessés. Une enquête a été ouverte pour meurtre et tentative de meurtre.

Une bagarre entre consommateurs

Les faits se sont déroulés juste avant 4 heures du matin. Appelés à intervenir pour une rixe à proximité du bar de nuit La Winery, avenue Winston-Churchill, les policiers d’Évreux découvraient sur place une soixantaine de personnes en état d’excitation, dont plusieurs en train de se battre. Trois individus gisaient au sol, dont un homme de 35 ans, inconscient et la tête ensanglantée.  Il présentait « un enfoncement  manifeste de la boite crânienne  et une trace noire sur le ventre pouvant correspondre à un pneu de voiture » relève le procureur.

Malgré un massage cardiaque prodigué par un policier puis les tentatives des pompiers, son décès a été constaté à 4h32.

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Deux autres victimes se trouvaient devant l’établissement, tandis que le videur du bar et d’autres clients présentaient également des blessures. Au total, cinq hommes âgés de 31 à 58 ans ont été transportés à l’hôpital, deux en urgence absolue, trois en urgence relative. Leur état s’est amélioré au cours du week-end, aucun pronostic vital n’était plus engagé dimanche.

La voiture fonce dans la foule

Selon les premiers témoignages, la rixe avait débuté à l’intérieur du bar entre deux groupes, avant de se poursuivre à l’extérieur. Un groupe de quatre personnes, composé d'un frères et sa sœur et de deux amis, avait récupéré une Peugeot 307 grise stationnée à proximité. La conductrice, âgée de 37 ans, avait d’abord tenté de quitter les lieux mais avait été stoppée et prise à partie par des membres de l'autre groupe.

Son frère était alors sorti du véhicule pour la défendre. Les deux autres occupants étaient restés à bord. L’un d’eux prenait ensuite le volant, quittait les lieux en direction du centre-ville puis revenait quelques instants plus tard en marche arrière à vive allure, percutant plusieurs personnes devant le bar et prenait ensuite la fuite.

Le conducteur avait 1,58 g d'alcool dans le sang

La Peugeot, dont l'arrière était fortement enfoncé, était interceptée par la police à 4h20 rue de Vernon à Évreux. Son conducteur, âgé de 40 ans et domicilié dans l’Eure, présentait un taux d’alcoolémie de 0,79 mg/l d’air expiré, soit près de 1,60 g dans le sang. Son passager, 23 ans, affichait 0,34 mg/l. La propriétaire du véhicule, 37 ans, sœur de la victime décédée, affichait quant à elle 0,71 mg/l (1,42 g dans le sang). Tous trois ont été placés en garde à vue pour meurtre et tentative de meurtre.

Le conducteur présumé, hospitalisé après un malaise en cellule, n’a toutefois pas pu être entendu. Sa garde à vue a été levée samedi en fin de journée. Il sera auditionné lorsque son état médical le permettra : « le parquet appréciera s’il y a lieu, dans le cadre d’une probable ouverture d’information judiciaire, de maintenir à son encontre les qualifications de meurtre et tentative de meurtre, ou s’il convient d’en retenir d’autres », indique Rémi Coutin

Dimanche, le parquet a décidé de relâcher les deux autres personnes interpellées, faute d’éléments à charge suffisants.

Enquête pour meurtre et tentative de meurtre

L’enquête de flagrance ouverte pour meurtre et tentative de meurtre vise désormais à préciser le déroulé des faits, à déterminer la responsabilité exacte du conducteur et d’éventuelles autres personnes, et à vérifier la régularité administrative de la discothèque.

Selon les premiers éléments, La Winery aurait dû être fermée à 1h du matin, alors que les violences se sont produites près de trois heures plus tard.